Données brutes, méthodes probabilistes et politique publique : les trois visages de l’open data
Le projet de loi de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice, présenté le 20 avril 2018 en Conseil des ministres, propose de réécrire dans son article 19 les dispositions introduites par les articles 20 et 21 de la loi pour une République numérique promulguée… le 7 octobre 2016.
Cette intense production législative ne concerne pas les dernières réformes procédurales ou territoriales de la justice mais a pour objet l’ouverture en open data des décisions des tribunaux. L’intensité des débats dans ce domaine pourrait paraître inattendue au vu des principes démocratiques invoqués a priori : pourquoi s’opposer à l’amélioration de la transparence de la justice en garantissant la disponibilité, le partage et la réutilisation des décisions juridictionnelles ? Le principe général de transparence de l’action publique, porté notamment dans un cadre international par le Partenariat pour un Gouvernement Ouvert (PGO), se heurte toutefois à une problématique majeure : la confusion d’un grand nombre de notions en utilisant un vocabulaire à la mode. Or sans vocables communs, il semble ne pas y avoir de pensée claire possible et – naturellement – de convergence vers une stratégie d’emploi des opportunités offertes par le numérique dans l’intérêt de la justice. Continuer la lecture de « L’open data en trois définitions »