Revitaliser le contenu d’une réglementation sur « l’intelligence artificielle »
De manière assez surprenante, les bénéfices systémiques de la généralisation de l’informatique, notamment sur la productivité, restent à démontrer. En 1987, Robert Solow, prix Nobel d’économie, annonçait « on voit des ordinateurs partout, sauf dans les statistiques de productivité ». Ce paradoxe révélait l’absence de lien observable, au niveau micro-économique, entre les investissements informatiques et la productivité des entreprises. Le constat apparaît toujours d’actualité, puisqu’il s’agisse d’internet et de sa bulle, ou de la généralisation des téléphones intelligents (smartphones) et de « l’IA », l’économie peine à décoller[1]. La crise économique résultant de la crise sanitaire due à la COVID-19 ne va vraisemblablement pas renverser la situation, puisque l’on a vu que cette « IA », pourtant promise à résoudre la plus vaste gamme de problèmes notamment en matière de santé, n’a eu en réalité qu’assez peu de résultats opérationnels[2]. Il semble que nous héritons encore de l’influence d’analyses assez anciennes, comme celle de Daniel Bell qui estimait que la clé du passage de la société industrielle à la société post-industrielle serait dans l’augmentation de la productivité liée aux activités informationnelles[3] – cette fameuse « société de l’information » – ou de Simon Nora et Alain Minc, selon laquelle il faudrait informatiser l’économie pour produire de la croissance[4].
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